En ce qui concerne le chapitre «Qui est Geert Vanden Bossche ?», les fact-checkers mettent en doute mes compétences scientifiques sur le sujet de la vaccination et de l’immunologie au regard de « très peu d’articles scientifiques » publiés au cours de ma carrière et le fait que je n’ai « actuellement aucune recherche scientifique en cours », comme l’attestent deux sources régionales (!).
Savez-vous que les publications ne représentent qu'une infime partie des connaissances scientifiques ? Pour acquérir une meilleure compréhension des phénomènes biologiques complexes, il est plus important de résoudre des problèmes de manière holistique et multidisciplinaire. J’affirme, au contraire, que les publications seules ne sont pas une solution aux problèmes de santé complexes. Leurs auteurs génèrent des données et en tirent des conclusions théoriques qui ne peuvent que très rarement être traduites en solutions utiles à la société. Selon moi, la science déductive est un moyen plus efficace que la science inductive pour aborder les problèmes complexes. Je pars ainsi de vérités fondamentales issues des différentes disciplines impliquées dans un problème complexe (par ex. comprendre la pathogénèse et concevoir des interventions immunitaires universelles plutôt qu'une immunisation spécifique à un agent pathogène ou personnalisée ; analyser les interactions entre les agents pathogènes et le système immunitaire pour prédire l'évolution d'une pandémie). Sur cette base, je construis une hypothèse dont je teste la plausibilité scientifique en vérifiant la compatibilité des différentes pièces du puzzle des divers sous-domaines sur base de mes propres connaissances et expériences, ainsi que de diverses sources écrites. Bien que cette stratégie ne débouche pas sur des publications académiques, elle permet une approche holistique de la recherche et surtout de mieux comprendre les défis complexes, notamment ceux liés à la santé publique. Elle permet également la pensée innovante et l’acquisition de connaissances nouvelles et critiques, même dans des domaines qui sont encore soumis à des dogmes et à des paradigmes rigides, notamment la vaccinologie.
Eric Muraille, l’expert convié par les fact-checkers pour confirmer que mon crédit scientifique relèverait, selon lui, de la « fumisterie », porte une atteinte claire à ma réputation.
Je réfute ce jugement de la part d’un « expert » qui n'a d'expertise que dans le domaine de la brucellose mais aucune en virologie ni en développement industriel de vaccins voire pire, en interventions immunitaires dans les pandémies. Au cours de ma carrière, j'ai acquis une expérience scientifique internationale et liée aux vaccins dans six pays différents, j'ai prononcé à plusieurs reprises des keynotes lors de conférences internationales sur les vaccins et j'ai effectué un travail de pionnier dans l'industrie dans le domaine de l'analyse biophysique de nouveaux vaccins avec adjuvants - au passage, il était évidemment hors de question de publier les résultats de ces recherches effectuées dans un cadre industriel. Mon bagage scientifique diversifié m'a permis d'obtenir un green pass aux États-Unis en 2008 sur base de mes capacités et réalisations notables. Je dispose de lettres de recommandation (disponibles auprès de mon dernier employeur) de scientifiques et de vaccinologues dont les CV sont sans commune mesure avec ceux de mes détracteurs.
Le magazine Knack est également convié comme témoin à charge pour insinuer que je publierais « des articles dans des magazines qui proposent des publications contre rémunération » et que « certaines de ces publications mentionnent un poste à l’université de Gand qui n’existe pas ».
C'est faux! Je n'ai jamais payé un centime pour publier. Je l'ai clairement dit dans l'interview avec Knack mais ils refusent de publier l'interview. Cependant, elle a été enregistrée et j’invite les fact-checkers de la RTBF à écouter l'interview pour se rendre compte des mensonges du Knack. Et pour mes faux titres à l’Université de Gand, les organisateurs d’un congrès ont mélangé deux de mes titres différents dans un compte rendu, de sorte que cela ressemblait à un nouveau poste. Je n’y suis pour rien. Knack a tenté d'en faire une affaire, mais j'ai immédiatement clarifié la situation avec l'université de Gand. Ils ont reconnu que ce n'était qu'une nouvelle tentative du Knack pour me diffamer, ce que les fact-checkers peuvent vérifier auprès de l'université de Gand.
Enfin, quel est le crime d’avoir été présenté par un parti flamand « d’extrême-droite » pour être entendu dans le cadre des débats de la chambre sur la vaccination obligatoire contre le coronavirus ? Bien avant l'audience, j'ai justement envoyé un message public pour faire savoir à tous que j'étais consterné par la façon dont le débat sur le covid s'est politisé. Les scientifiques non partisans comme moi n'ont droit à aucun forum et sont délibérément censurés dans les médias grand public. J’aurais saisi cette opportunité quel que soit le parti démocratiquement élu à la chambre qui m’eût offert une tribune pour exprimer mon point de vue.
Allons maintenant sur le terrain scientifique, que nous n’aurions jamais dû quitter. La vaccinologue de la KU Leuven Corinne Vandermeulen affirme, avec force exemples, que vacciner pendant une épidémie n’est pas un problème. Mais une pandémie n'est pas exactement la même chose qu'une épidémie dans un camp de réfugiés ! Elle compare ensuite le vaccin anticovid avec un vaccin contre la diphtérie, dont on sait qu'il induit une réponse immunitaire contre une exotoxine, pas un virus ! Elle ne semble pas non plus réaliser que le seul type de vaccin contre la polio qui ait un impact sur la transmission est un vaccin réplicatif, alors qu'aucun des vaccins actuellement utilisés contre le covid n'est réplicatif. Et même le vaccin oral antipolio n'a jamais été utilisé dans tous les groupes d'âge en pleine pandémie ! L'exemple du choléra est encore moins probant car le choléra est causé par une bactérie, pas un virus. Quant au vaccin contre Ebola, il fut un désastre complet (1).
Eric Muraille s’oppose ensuite à mon opinion sans aucune explication scientifique. Les sources scientifiques sur le risque d'échappement immunitaire viral suite à la vaccination sont pourtant nombreuses (2). Et sa comparaison entre les effets secondaires du vaccin et les effets du covid, est totalement hors sujet ici.
Même sa conclusion (« l’évolution vers des variants échappant au système immunitaire est inévitable quoi qu’on fasse“) est inappropriée. Il ne s'agit pas ici de la trajectoire évolutive du virus. Il s'agit de la sélection naturelle de mutants qui acquièrent un avantage compétitif, dans le contexte d’une grosse pression immunitaire dirigée sur la protéine spike, exercée par la population et, par conséquent, de l'adaptation de variants spécifiques capables de surmonter cette pression immunitaire, impliquant ainsi une infectiosité virale plus élevée. Sans cette pression immunitaire au niveau de la population (due à la vaccination de masse), les variants plus infectieux, sélectionnés naturellement, ne deviendraient pas dominants.
Ensuite, les fact-checkers de la RTBF font appel à leurs collègues de la VRT, référence notoire dans la communauté scientifique que j’ignorais jusqu’ici, pour affirmer que « l’immunité naturelle ne peut pas être "supprimée" ». Mes considérations sont, au contraire, basées sur un raisonnement solide soutenu par des preuves irréfutables tirées de la littérature scientifique (3, 4, 5).
L’article de Faky cite une étude qui indique que « la vaccination des adolescents avec le vaccin de Pfizer est efficace dans la prévention des hospitalisations en cas d’infection au SARS-CoV-2 ». Mais comment la protection contre la maladie grave prouverait-elle que les anticorps innés réactifs au Sars-CoV-2 sont stimulés par la vaccination ? Au contraire ! Il a été démontré que la protection contre la maladie grave repose sur les lymphocytes T, et non sur les anticorps. Ceci signifie donc que les anticorps spécifiques à la protéine spike et les anticorps innés réactifs au Sars-CoV-2 ne sont plus fonctionnels, car les anticorps spécifiques à la protéine spike ne peuvent plus neutraliser le virus, alors qu'ils peuvent encore concurrencer les anticorps innés réactifs au Sars-CoV-2. C’est cela, ce que démontre l’étude !
Sur la facilitation de l’infection par les anticorps (ADE en anglais), l’ « expert » Eric Muraille semble ignorer les très nombreux effets secondaires graves des vaccins anticovid documentés dans les bases de données de pharmacovigilance comme VAERS, Eudravigilance et le DoD (Ministère de la défense américain). Je suggère également de visionner la conférence du Pr Fantini sur les ADE (6). Le risque d’ADE augmente avec l’accroissement de l'échappement immunitaire du Sars-CoV-2, qui augmente la probabilité que les anticorps vaccinaux se lient au virus sans le neutraliser. Ce phénomène augmente le risque d’accélérer le cours de la maladie (covid) au point où la réponse immunitaire naturelle arrive trop tard pour pouvoir éviter une « tempête inflammatoire de cytokines » et, ainsi, favoriser une rapide progression vers un covid sévère (7).
Ensuite, un troisième « expert » est convié pour donner une leçon d’immunologie infantile. Il parle de l'immunité acquise des enfants suite à une exposition naturelle, une infection ou une vaccination. Mais s'est-il déjà demandé pourquoi les enfants sont protégés contre un certain nombre de virus différents, même en l'absence d'exposition antérieure ? D'où pense-t-il que vient cette protection, si ce n’est des anticorps innés ? L'immunité naturelle dont il parle se rapporte à une réponse immunitaire acquise à la suite d'une infection ou d'une maladie naturelle. Or, ce type d'immunité est acquis et totalement différent de l'immunité qui protège contre tous les variants, tous les coronavirus, conférée par les anticorps innés. Et ce sont ces derniers qui sont menacés par la concurrence des anticorps vaccinaux. Cela n’a rien à voir avec l’immunité acquise par voie naturelle ! Et c’est la même chose avec omicron : nous ne parlons pas d'immunité naturelle des non-vaccinés mais de la préservation de leurs cellules effectrices B1a d'immunité innée produisant des anticorps IgM. Et je préfère ne même pas parler de l’absence de protection vaccinale contre omicron, qui n’est même plus à démontrer : l’efficacité du vaccin est même négative dans la plupart des groupes d’âge, comme le montrent les statistiques du ministère de la Santé britannique (8).
Bref, j’estime ici avoir suffisamment démontré pourquoi je réfute point par point les accusations fallacieuses de la conclusion-résumé de l’article de Faky qui reprend mes soi-disant « thèses infondées scientifiquement » :
Geert Vanden Bossche
References:
Geert Vanden Bossche received his DVM from the University of Ghent, Belgium, and his PhD degree in Virology from the University of Hohenheim, Germany. He held adjunct faculty appointments at universities in Belgium and Germany. After his career in Academia, Geert joined several vaccine companies (GSK Biologicals, Novartis Vaccines, Solvay Biologicals) to serve various roles in vaccine R&D as well as in late vaccine development.
Geert then moved on to join the Bill & Melinda Gates Foundation’s Global Health Discovery team in Seattle (USA) as Senior Program Officer; he then worked with the Global Alliance for Vaccines and Immunization (GAVI) in Geneva as Senior Ebola Program Manager. At GAVI he tracked efforts to develop an Ebola vaccine. He also represented GAVI in fora with other partners, including WHO, to review progress on the fight against Ebola and to build plans for global pandemic preparedness.
Back in 2015, Geert scrutinized and questioned the safety of the Ebola vaccine that was used in ring vaccination trials conducted by WHO in Guinea. His critical scientific analysis and report on the data published by WHO in the Lancet in 2015 was sent to all international health and regulatory authorities involved in the Ebola vaccination program. After working for GAVI, Geert joined the German Center for Infection Research in Cologne as Head of the Vaccine Development Office. He is at present primarily serving as a Biotech / Vaccine consultant while also conducting his own research on Natural Killer cell-based vaccines.
Email: info@voiceforscienceandsolidarity.org